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désert. Je ne dois pas jouir plus longtemps d’un bien-être qui m’est défendu. Souffre que je sorte de ta demeure. » Le vieillard essaya de le retenir, mais il vit que toutes ses paroles seraient inutiles, et Viçvantara, que suivaient Mâdrî et les enfants, quitta la ville. À peine en avait-il passé les portes, qu’il se retourna pour la voir une fois encore, mais elle avait disparu, et, où elle s’élevait, il n’y avait que du sable brûlant. Et Viçvantara fut heureux d’avoir repris sa route. Il arriva enfin à une montagne qu’ombrageait une vaste forêt. Là, il découvrit une hutte où, jadis, avait vécu un ascète ; il y fit des lits de feuillage pour lui et les siens, et, sans remords, il put goûter quelque repos. Tous les jours, Mâdrî allait cueillir des fruits sauvages aux arbres de la forêt ; les exilés n’avaient pas d’autre nourriture ; et ils buvaient l’eau d’une source fraîche qui murmurait près de la hutte. Pendant sept mois, ils ne virent aucun être humain ; mais, un jour, un brahmane vint à passer. Mâdrî était à la cueillette des fruits, et, sous la garde de Viçvantara, les enfants jouaient devant la hutte. Le brahmane s’arrêta à les considérer. « Ami, dit-il au père après quelques instants, veux-tu me donner tes enfants ? » La surprise empêcha d’abord Viçvantara de répondre, et, d’un regard anxieux, il interrogea le brahmane. « Oui, veux-