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s’empêcher de crier : « Très bien, écrevisse ! » Il ajouta : « La ruse ne réussit pas toujours. La méchanceté n’est pas toujours victorieuse. Tôt ou tard, la grue perfide rencontre une écrevisse. » N’oublie pas l’aventure de la grue, prince Ajâtaçatrou ! »

Vimbasâra remercia le Maître du précieux enseignement donné à son fils. Puis il dit :

« Bienheureux, je voudrais t’adresser une requête.

— Parle, dit le Bouddha.

— Pendant ton absence, je ne pourrai pas t’honorer, Bienheureux ; je ne pourrai pas te faire les offrandes coutumières, et j’en serai tout attristé. Donne-moi une mèche de tes cheveux, quelques morceaux de tes ongles : je les mettrai dans un temple, au milieu de mon palais. Ainsi, nous garderons un peu de toi parmi nous, et, tous les jours, nous ornerons le temple de guirlandes fraîches et nous y brûlerons des parfums. »

Le Bienheureux donna au roi ce qu’il demandait, et dit :

« Prends mes cheveux et prends mes ongles ; garde-les dans un temple ; mais, dans ton esprit, garde mon enseignement. »

Vimbasâra, tout heureux, rentra dans son palais, et le Maître partit pour Kapilavastou.