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Puis il monta sur la terrasse de son palais, il offrit aux Dieux des parfums et des fleurs, et il s’écria : « Je sacrifie avec joie une vie que je juge inutile. Puisse mon sacrifice servir aux pauvres gens que la maladie accable ! Puissé-je, dans le fleuve qui arrose la ville, devenir le poisson Rohita ! » Il se laissa tomber de la terrasse ; et, aussitôt, il apparut dans le fleuve sous la forme du poisson Rohita. On le pêcha ; il vivait encore que déjà l’on découpait ses chairs pour les distribuer aux malades ; mais il ne sentait pas les couteaux, et il pantelait d’amour pour les créatures. Bientôt, l’épidémie cessa dans la ville. Et des voix divines, qui passaient sur Bénarès, chantaient : « C’est Padmaka, le roi pieux, qui vous a délivrés ! Réjouissez-vous ! » Et tous honoraient la mémoire de Padmaka. »

Les musiciens écoutèrent le Maître, et ils déclarèrent qu’ils le suivraient, pour connaître la science.

À Ourouvilva, le Bienheureux trouva les trois frères Kâçyapas. C’étaient de vertueux brahmanes, dont mille disciples écoutaient les paroles. Depuis quelque temps, ils étaient fort affligés, car un serpent cruel venait troubler leurs sacrifices. Ils contèrent leur peine au Bouddha. Le Bouddha eut un sourire ; il guetta le serpent et lui ordonna de laisser en paix, à l’avenir, les trois frères et leurs