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Townsend affirme que soixante de ces pauvres bêtes ont été tuées en un jour. « J’ai vu, dit M. le baron de Bourgoing, dans son Tableau de l’Espagne moderne, j’ai vu jusqu’à huit ou dix chevaux déchirés, éventrés par un seul taureau. Alors les expressions manquaient pour célébrer ces prouesses ; c’était un trépignement, une furia délirante[1]. »

Avec cette surexcitation permanente des instincts féroces et des passions populaires, qui pourrait compter les actes coupables, les cas de folie ou d’autres troubles profonds causés par de tels spectacles ? Je regrette qu’un de nos savants aliénistes, le docteur Brière de Boismont, qui a donné, dans l’Union médicale, la relation d’une course de taureaux à Saint-Sébastien, n’ait pu trouver l’occasion d’aborder ce point délicat des perturbations mentales. Bien qu’il ait admiré l’adresse et le sang-froid des toreros, le courage

  1. Une note insérée au Moniteur, en 1867, rappelle, d’après une correspondance espagnole, qu’en 1861, le nombre des chevaux qui ont péri dans les courses est de 3,680 ; en 1866, ce chiffre est plus élevé. Celui des taureaux, pour la même année, est de [2,3[illisible]5]. La somme totale que représentent ces animaux est de 7,800,000 réaux environ.