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CHAPITRE V

LE BOUDDHISME


De stade en stade nous voici parvenus à celui où la pensée hindoue enfante une nouvelle religion et, avec elle, une littérature nouvelle. À la différence des précédents, celui-ci est daté : Gautama, dit Buddha, « l’Éveillé, l’Inspiré », mourut en 480 avant J.-C, âgé de 80 ans ; et, bien que cette donnée, la seule absolument sûre de sa vie, ne puisse passer pour rigoureusement historique, elle ne saurait non plus s’écarter beaucoup de la vérité. Vers la même époque, semble-t-il, et dans la même région, — vallée moyenne du Gange, — prêcha un nommé Mahâvira « le grand homme», dit Jina « le Victorieux », dont les disciples se nommèrent d’après lui jainâs. Bien que les deux doctrines se ressemblassent beaucoup à l’origine et fussent unies par le lien commun de la haine du brahmanisme, elles ne manquèrent pas d’entrer en antagonisme, qu’elles commencèrent à déborder sur le reste du pays. Ardentes au prosélytisme, elles eurent bientôt couvert de leurs communautés une grande