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Muet ravissement des amants, encore quelques facéties du bouffon, el la prière finale :

» Protège nous, Durgâ : puissent tes mains propices Sur mon penple et sur moi répandre leurs bienfaits ! Puissions-nous prospérer sous tes divins auspices. Et de ims ennemis triomphera jamais! o

Vérité des caractères, piquant des situations, co- mique de bon aloi, esprit, humour et grâces du langage, poésie émue et versification opulente, tout concourt dans cette œuvre délicieuse, " naïve comme une idylle de Théocrite, artificielle comme une comédie de Shakespeare ». ai je dil ailleurs, et telle cependant qu'on n'en saurait, je crois, trouver l'exact équivalent en aucune littérature. Observons* jusque dans lés plus petits détails, la délicatesse de l'auteur : son Ir;ï\ati, malgré ses emportements, est un caractère sympathique; il a eu soin de ne la point faire reparaître au V e acte; il a senti que son humiliation nous gâterait le beau triomphe de l'héroïne. Et, comme le génie transfigure les con- ventions mêmes auxquelles il se plie, au milieu de ci'- amours sensuelles et à fleur d'épiderme, il lui est échappé des cris de passion vraie qu'on atten- drait en vain de ses pâles imitateur- :

« Si le cœur est glacé pour qui brûlent nos flammes, Fi de la volupté qui n'unit point les âmes ! Mieux vaut, mieux vaut la mort qui dans son giron noir Berce des vrais amants 1 éternel désespoir!

Est-ce un blasphème? Je l'écrirai pourtant : par

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