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908 LES LITTERATURES l>K L'INDE

dans un bosquet, ils aperçoivent Mâlavikâ avec une île ses compagnes. Que s'est il passé? l'ourle comprendre, il faut savoir que, selon une supersti tion hindoue, certains arbres ont besoin, pour épanouir leurs fleurs, du voluptueux contact d'une jeune femme. ( h l;i reine, qui s'apprêtait à honorer de cette faveur une des merveilles du parc, l'açôka doré, est tombée de l'escarpolette, jeu très i^oûté des belles daines de tout âge, et s'est blessé le pied: elle y envoie donc Mâlavikâ à sa place, et une autre suivante pour lui farder et parer les pieds; car il faut bien des cérémonies avec ces végétaux-là. — Tout en posant le fard et les bijoux, la futée, qui est dans les intérêts du roi, taquine doucement Mâlavikâ sur son amour. Le roi assiste à toute la scène, et je laisse à penser son émoi. A la fin, lors- qu'elle se penche sur le bel arbre et le caresse, il n'y tient plus, sa jalousie et son désir éclatent en un'transport impétueux :

« Vieil arbre morose,

Quand sur toi se pose

Ce mignon pied rose,

Frais lotus en fleur,

Où sur la cheville,

Cliquette et scintille

L'anneau qui sautille,

Frelon querelleur,

Si dans ta ramée

La sève charmée

En gerbe embaumée

Tardait à jaillir,

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