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294 LES LITTERATURES DE L'INDE

avantage. Le Lalitamâdhavau les Jeux de Mâdha\ :i u (nuire nom de Krsna), par Etûpa (iosvâmin

i XV e siècle), est une plate paraphrase en sept actes du Gîta-Gôvinda, et il faut que les lettrés de ce temps soient devenus même incapables de goûter les chefs-d'œuvre de leur passé, pour leur faire subir

pareil traitement.

D'une façon générale, d'ailleurs, le cycle du Mahâbhârata, qui prêtait bien autant au théâtre que celui du Râmâyana, ne lui a pourtant fourni que des épisodes, dont Çakuntalâ est le plus brillant. Toutefois un poète du IX" siècle, Bhatta Nârâyana, a emprunté à la lutte même des Pânda- vas et des Kauravas le sujet de son beau drame Vêwsatyhâra « le Renouement de la Tresse ». C'est de la tresse de Draupadi qu'il s'agit : le cas n'est pas rare, dans la légende, de personnages de l'un et de l'autre sexe, qui jurent de ne point rassembler leur chevelure, que leur vengeance ne soit accom- plie ; et l'on sait la sanglante injure qui fut infligée à l'épouse des cinq héros '. Les caractères sont ceux du Mahâbhârata ; les incidents, nombreux, il va sans dire, et même multipliés à plaisir, en telle sorte que l'épopée se substitue trop souvent au drame. Le fameux songe de la tragédie classique fait ici son apparition : la femme de Duryôdhana rêve d'un ichneumon qui dévore cent serpents ;

1. Le roi Jayadrâtha, qui jadis l'avait enlevée (p. 135). combat dans l'armée opposée aux Pàndavas (p. 136).

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