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HG i i S LITTERATURES DE L'INDE

time et respectable selon les coutumes de l'Inde 1 . Le roi l'a quittée en lui promettant de la faire bientôt venir à sa cour. Elle songe à lui, enfermée dans la hutte, et voici qu'un ascète errant frappeà la porte: absorbée dans ses pensées, elle ne l'en- tend pas : aussitôl - ces ascètes sont m colères ! — il prononce contre elle, toujours sans qu'elle l'en tende, une effroyable malédiction : Dusyanta perdra le souvenir de son mariage, et ne la recon- naîtra point lorsqu'il la reverra. Ses compagnes courent après le moine, se jettent à ses pieds, mais la malédiction d'un ascète est i rit- vocable : tout ce qu'il peut faire, c'est la modifier ; le roi ne recon- naîtra Çakuntalâ que si elle lui montre un anneau. Les jeunes filles se tranquillisent, car elles savent que le roi a donné une bague à son épouse. Sur ces entrefaites, Kanva, qui était en voyage, est de retour : on l'a mis au courant de la situation, et il décide que sa fille doit sur-le-champ revêtir ses atours de noces, partir pour rejoindre son mari. Suit la scène des adieux à l'ermitage, un peu traî- nante à notre goût, mais relevée d'une opulente poésie. Écoutons ce qu'y chantent les silvains et les dryades :

« Sur ta route, enfant, que l'étang verdisse Et cache ses eaux sous les lotus bleus ! Pour toi, le soleil éteindra ses feux, L'arbre épaissira son ombre propice ;

1. Les Lois de Manu le reconnaissent expressément (p. 57).

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