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tant que les stances > sonl aussi volontiers chantées que simplement récitées : l'acteur, sous L'empire d'une effusion qui déborde, oublie; son interlocuteur OU interrompt son monologue, prend une attitude appropriée, el célèbre en quatre vers, souvent exquis, les joies OU les peines de l'amour, la douceur du printemps ou de l'automne) le speetacle, enfin, qu'il ■a sous les yeux, ou l'émotion <pii le pénètre. Rien déplus artificiel, sans doute, au jugement de ceux qui veulent que le théâtre soit l'image exacte de la vie; niais aux vrais poètes il sulïit qu'il en soit le symbole imprécis et fuyant.

Par un autre côté, c'est à notre ballet-pantomime que s'apparierait le mieux le drame hindou, gai, sérieux ou tragique; caria mimique en est réglée dans tous ses détails par les techniciens les plus minutieux qu'on se puisse figurer, et les actrices les mieux douées ont passé leur enfance entière à s'ini- tier aux finesses d'un art qui vit encore de nos jours dans l'enveloppement gracieux et passionné des danses de bayadères. Pour tous les rôles, en outre, la mimique est d'importance capitale, en ce qu'elle est tenue de suppléer la mise en scène absente ou très sommaire. Veut-on simuler la présence et les propos d'une foule? un seul personnage, comme dans nos monologues, parle, pérore, puis tend l'o- reille : « Vous dites, Monsieur? Ah! vous dites... » et il répète ce qu'on est censé lui avoir dit. S'agit-il dépasser d'une salle du palais au jardin? on fait

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