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■558 LES II I ITIi V H ltl> DE L'INDE

\ i. » dit le troisième, « cela aérail mal fail : tout en i.-nii-, dous avona joué ensemble, et il est toutà fait ■digne de prendre sa pari de nos bonnes fortunes. Car

il est dil :

(Vers) ci Foin de La Fortune qui n'esl L'épouse que d'un •seul ! Vive La courtisane qui fail La joie dès passants! »

« El puis encore :

(Vers) a Un tel est des miens, cet au Ire i n'esl étranger », calcul de petites gens: pour l'homme au grand cœur, la (erre entière est comme sa maisonnée. »

« Qu'il viennedonc avec nous. » Sur ces entrefaites, ils virent chemin faisant dans la brousse les ossements d'un lion. « Faisons », dil l'un d'eux, « l'expérience de la science que nous avons acquise: voici an animal mort : il s'agit de lui rendre la vie. » El chacun à son tour: « Je sais réemboîter les os. —Je lui referai peau, chair et sang. — Je Le ressusciterai. » Sitôl fait que dit : l'un rassembla les os ; le second refit la peau, la chair et le sang ; mais, comme le troisième s'avançail pour le ressusciter, l'iiommede sens lui dit : « (Test, un lion : revenu;! la vie, il nous tuera tous quatre. —A d'autres, imbécile ! » s écria le savant. « Je ne souf- frirai pas que la science soit stérile ! — A La lionne lieure, mais attends un peu que je sois monté sur cet arbre proche. » Le lion, aussitôt ranimé, ne lit qu'un bond etoccit nos trois savants. Lorsqu'il se fut éloigné, l'autre descendit de son arbre et rentra chez lui. C'est pourquoi je dis :

(Vers)» Préférons le jugement à la science; la science n'est rien en regard du jugement: faute de jugement on court à sa perte, comme ceux qui fabriquèrent un lion 1 . »

1. Comparer cette répétition de la morale à la structure du syllogisme hindou, p. 64.

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