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LES LITTÉRATURES DE L'INDE

et par la collation de documents synchroniques. Mais, dès à présent, on admet sans hésitation que l'auteur est un informateur sûr, sinon de ce qu'il raconte, au moins de ce qu'il a vu de ses yeux : né dans le Cachemir, il a visité une bonne partie de l'Inde; il décrit son pays Datai et les grandes villes où il ;i séjourné, ci il apporte ainsi une contribution très notable à la connaissance si sommaire et con- fiée que nous possédons de l'Inde encore hindoue, mais à la veille de passer sous le joug persan.

Plus ancien par la composition, mais postérieur par les événements qu'il raconte, — car il est contemporain du prince dont il exalte la valeur, — est le Harçaçariïa, roman en prose poétique com- posé au VII e ' siècle par Bâna à la cour et en l'hon- neur du roi Harsavardhana. Nous n'en connaissons que les huit premiers chapitres, « soit », dit M. S. Lévi 1 , « que l'auteur l'ait laissé inachevé, soit que le temps en ait fait disparaître la fin. L'histoire ne trouve à glaner qu'une bien maigre moisson dans cette rhétorique impersonnelle et cette poésie de convention. Heureusement le Chinois Hiouen- Thsang a consigné dans ses mémoires la chronique contemporaine du royaume de Canoge : nous sa- vons, grâce à lui, que Harsa monta sur le trône en 607 et régna jusqu'à l'année 648. »

Canoge — de son nom sanscrit Kanyakubja ■ — s'élevait sur les rives du Gange, à grande distance,

1. Le Théâtre Indien, p. 184.

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