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--'• LES II l II liAïl iiks DE L'INDE

Ou bien il la relève d'un sous entendu malicieux el discret :

(115) a Dâmôdara' u'eBtencore qu'un enfant », disait 5 iôdâ. Les jeunes Bllesde Vraja regardèrent Krçna, et un sourire effleura leurs K'\ res '.

Là aussi, le li' v u commun de la séparation des amants est retourné en cenl manières, mais parfois enjolivé d'un trait ingénieux ou d'un paradoxe inattendu.

(845) «Brèves, dit-on, sonl les nuits d'été. Ali! combien elles me durent, à moi, loin de mon bien- aimé !

846) Pendant une moitié de l'année les jours croissent, et pendant l'autre ce sont les nuits. Combien étrange est l'année de l'absence ! Jours et nuits y croissent de pair \

Râdhà. l'aniante délaissée et si humblement fidèle, pourrait s'approprier ce touchant quatrain de tendresse résignée :

(902) Oui, je sais qu'il m'a offensée, je sais que sa parole est mensonge ; mais, lorsqu'il implore son par- don, c'est moi qui me sens en faute.

Toutes ne sont pas d'aussi facile composition : les bouderies d'amoureux tiennent une grande place

1. Autre nom de Krsna.

2. Elles savent fort bien ce qu'il en est.

3. Ce genre de surprise est fort estimé : « C'est le blessé, dit-on, qui ressent la blessure; pourtant, le baiser de l'amant a meurtri la joue de l'amante, et ce sont ses rivales qui en souffrent. » (Suppl. 30.)

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