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les bains de la Bile de Janaka 1 , sous l'ombre amie des grands arbres.

C'esl sur ce thème très simple e1 toul defantaisie, souvenl imité depuis, que le poète a brodé ses variations en une centaine de stances du type mandâkrâniâ « lente aggressa » — j'ai cherché en vain un équivalent français, l fois 17 syllabes à début dispondaïque et clausule ditrochaïque. — Le proscrit voit passer un nuage qui cingle vers le Nord, vers son Himalaya chéri: il l'appelle, il l'arrête dans sa course rapide, le charge d'un message pour la lointaine amante, lui marque sa route et lui en décril les pittoresques étapes, les incidents capricieux ; si le léger émissaire se senl la-, il posera sur une cime son pied de brume; si s'exténue son corps indécis, il le réparera aux eaux des vallées. Sans doute, à cette série de gra- cieux tableaux la donnée première ne semble d'abord qu'un prétexte : on attendrait du moins un rappel plus fréquent du sujet vrai, des tourments de l'absence -, trop oubliés dans l'abandon aux charmes de la nature ; mais il ne faut pas une oreille bien subtile pour l'entendre se prolonger en

1. Sîtâ (p. 162). Les bains consacrés ii mie déesse ou demi-déesse sonl nombreux dans l'Inde, et le pèlerinage en est lus liéquenté; mais ici il s'agit évidemmenl d'une solitude qui ne se peuplerait qu'à rares intermittences.

2. Quand le poète évoque ce thème, c'est avec un charme discret qu'on appréciera par cette seule stance : (« Si, a

1 heure où tu l'aborderas, ô nuage, elle goûte les joies du

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