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plus haut degré que lui, - et trop souvent jusqu'à l'outrance, le dispense presque à volonté de l'em- ploi des cas et lui permet d'accroître indéfiniment son opulent vocabulaire. Une syntaxe d'une mer veilleuse souplesse enchaîne ses mots en amples pé- riodes, qui déborderaient le cadre étroit et sobre de la stance ou du verset védique; les raffinements d'un style minutieusement étudié et travaillé comme à la loupecourent en semis d'or surcette trame aux nuances vives et pures; et. si parfois cette poésie savante semble perdre en spontanéité et en fraîcheur ce qu'elle gagne en variété et en élégance, ceux là seuls s'en plaindraient à qui ne parle qu'un seul des mille aspects de l'art.

Le groupement en stances de quatre vers, pa- reilles ou non. demeure la règle immuable de la versification nouvelle: le vieux çlôka subsiste, et la plupart des mètres védiques sont encore en hon- neur ; mais sur ces tiges vivaces une fécondation dont l'histoire nous échappe a fait épanouir une étonnante diversité de fleurs doubles aux pétales rayonnants. Autant la rhétorique sait énumérer défigures, autant au moins la métrique rompt. • de genres de stances, dont le rj thme égal berce l'oreille ri chante dan- la mémoire. Le triomphe de cette technique délicate, c'est le « jeu du tigre »>, stance dr l fois l!' syllabes, où les longues s'étirent en lan- gueur féline, ou les brèves bondissent en détentes brusques, les six dernières reproduisant le dessin

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