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158 LES I.IÏTKItAïl RES DE L'INDE

Merci de la grâce que lu m'accordes, ô Faucon... > Alors ce roi très juste porta La colombe sur le plateau d'une balance el coupa de sa chair ungros morceau qu'il mit sur l'autre plateau ; mais la colombe pesait bien davantage. El le roi allait se dépeçanl toujours et jetanl sa chair saignante dans la balance, el toujours les plateaux demeuraient immobiles... Enfin Uçînara s'y coucha tout entier. Le taueon lui dit-." Je suis [ndra, ô mi juste, et cette colombe, «est Agni : nous sommes venus ici pour éprouver ta vertu. O prince des hommes, ta gloin- resplendira dans tout l'univers, parce que «le tes mains In as dépecé ton corps, et ta renommée vivra à jamais parmi les hommes, et tou- jours ils loueront tes liants laits, et dans notre ciel t'attendra la joie éternelle ! »

En fait, à partir de ce jour, toutes les fois qu'un poète hindou veut célébrer un acte de dévouement extraordinaire, c'est le nom de Çibi qui vient sur ses lèvres. Mais je dois m'aceuser d'être un tra- ducteur infidèle : pour soutenir l'intérêt du récit, je n'ai dit qu'à la fin qui étaient le faucon et la colombe ; le narrateur nous en avait prévenus dès le seuil même. Ainsi, point de pierre précieuse de l'Inde où notre goût ne découvre au moins une petite tare. Mais le spectateur athénien ne savait-il pas bien qu'Œdipe avait tué son père et épousé sa mère? et Y Œdipe-Roi en est-il moins drama- tique ?

En somme: un superbe monument, devant lequel on se pâme d'étonnement plus que d'admiration ;

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