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LE MAHABHARAT.V 129

Divine ou dob, elle est à L'ordinaire cruellement monotone, fastidieuse même si l'on ue prend la pré caution de la doser. Rarement, dans quelques pas sages exceptionnels, le vers s'élève ou s'emporte d'un mouvement insolite. L'éternelle stance iam bique de quatre fois huit syllabes épand sa cadence uniforme à travers d'interminables séquences de récit ou de discours, sans répit, pans autre suspen sion de rythme que, çà et là, deux mots de prose pour indiquer que l'interlocuteur change. Que nous sommes loin de la fougue et de la variété lyriques du Véda, <le la richesse rj thmique que àé\ eloppera plus tard la poésie raffinée du moyen âge! Il -em- blerait que l'âge de l'opulence effrénée <lu dévelop- pement eût été celui de la pauvreté de ses formes.

Mais, encore une fois, il ue Eaut pas ramener ce style m la mesure de uotre goût. Ces séquences furent composées pour être récitées devanl des au ditoires immenses : il convenait, pour cela, qu'elles fussent en une -or te de prose coupée à temps égaux; trop de syllabes s'en seraient perdues dans les brusques sautes d'un rythme varié. Kl le- oui charmé le- oreilles et les cœurs des grands et du peuple : la vraie mesure de leur valeur littéraire, c'est le succès qu'elles ont obtenu et qui dure encore. Et ci n'est point ;i dire «pie nous-mêmes, la part faite aux défauts qui non- choquent, non- n \ devions trouver beaucoup à admirer.

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