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POESIE BOUDDHIQUE 93

crite, mais, par le fond, laisse bieD loin derrière lui ces gracieuses arausettes.

« Mon potage es1 cuit, mou lail esl tiré; au bord « l * * l.i M.ihi j'ai Bxé ma demeure : ma hutte esl close, mon feu esl allumé. El toi, ciel, pleus si tu veux. » — « .!<> suis Bans colère el sans obstination 1 ; au bord de la Mabl pour une nuit je demeure; ma butte esl à tous vents, mon feu esl éteint. El toi, ciel, pleus si tu veux. » — «Il n'y a point ici de taons à craindre; sur le marais herbeux errent mes vaches : <|u'il pleuve, il ne leur en soucie guère. El toi, ciel, pleus si tu veux. » — «Je porte li' ; <' ma natte solide : je franchirais et déjouerais le déluge. Mais je n'ai pas même besoin de natte. Et toi, ciel, pleus si tu veux. » - « J'ai une bergère obéis santé el fidèle; depuis longtemps elle esl ma compagne el mes délices; jamais d'elle je n'entends de mal. El toi, ciel, pleus si tu veux. » — « Mon àme esl obéis santé et libre, depuis longtemps instruite et domptée : jamais en moi il n'y a de mal. Et toi, ciel, pleus si tu veux. » -- « Je suis serviteur à mes propres gages; j'ai des fils sains comme moi ; jamais d'eux je n'entends de mal. El toi, ciel, pleus si tu veux. » — « Je ne suis Ben iteur de personne ; avec mes biens je vais de par le monde; jen'ai point affaire du service d'autrui. Et toi, ciel, pleus si tu veux. » — ■ « J'ai des vaches, j'ai des veaux, et j'ai des pâturages héréditaires, el j'ai un tau- reau qui règne sur mon troupeau. El toi, ciel, pleus si iu veux. ))-■« Je n'ai vaches ni veaux, ni pâturages héréditaires, ni un taureau pour régner sur toul cela. E1 t"i. ciel, pleus si tu veux. » — « Les piquets sont

l.Ce début esl en jeuj de mots par a peu près : pakkô- dana « qai a cuit Bon potage » s'oppose à akkôdhana a sans colère ■ el khira « lait » a khila o entêtement ».

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