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disons deux mots de ce qui se trouve de remarquable sur la partie que nous ne visitons pas[1].

C’est d’abord, à droite, la sépulture de la famille Boode, puis un peu plus loin, du même côté, le sarcophage en marbre du maréchal espagnol DON ALVARES DE OLIVIERA. Derrière ce monument se trouve celui du marquis GARNIER, ancien ministre et pair de France (379).

Le marquis GARNIER, ancien secrétaire de Mme Adélaïde, tante de Louis XVI (et tout bonnement alors le sieur Germain Garnier), s’expatria en 1792 ; et revint en France après le 18 brumaire pour s’attacher à Bonaparte qui le fit sénateur, comte, puis, en 1800, président du sénat. Dans cette position le comte damier se distingua par le lyrisme de son enthousiasme pour l’empereur, et c’était bien naturel ; mais lorsque le sénat, ce corps qui représentait si bien les vices de la nation affaissée sous le despotisme, l’adoration du succès et l’infidélité au malheur, eut voté sa propre abjection en dégradant l’empereur. Garnier se précipita vers le nouveau maître avec plus d’empressement que de pudeur. Il fut un des auteurs de la charte de 1814, devint Pair de France ministre, académicien, etc., et changea son titre de comte, qui lui venait de l’usurpateur, contre celui de marquis, — Marquis Garnier ! — Littérateur de mérite, ou reste, ayant la tête admirablement meublée en connaissances historiques, et traducteur des œuvres d’Adam Smith.

Sur le même point on voit, de l’autre côté, la pyramide de l’amiral Ver-Huel (358).

L’amiral VER-HUEL combattit glorieusement contre l’amiral Keith dans la Manche, en 1803. Il devint ensuite ministre de la marine de Hollande, puis maréchal de Hollande, en 1806 ; et, après la réunion de son pays à la France, commanda les forces navales dans la mer du Nord

  1. On peut faire si l’on veut cette excursion d’une cinquantaine de pas environ et revenir au point où nous sommes.