Page:Henry - Histoire de l'abbaye de Pontigny.pdf/99

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
89
de l’abbaye de pontigny.

Pontigny, tu n’es pas une terre d’exil
Le proscrit dans ton sein ne ressent plus sa peine
Il brave des tyrans la poursuite et la haine ;
Son cœur est dans la paix à l’abri du péril.

Voyez pièces justificatives. Le pape Alexandre écrivit à l’abbé et aux moines de Pontigny une lettre pleine de reconnaissance, à cause de la charité qu’ils montraient envers l’archevêque de Cantorbéry et envers tous ceux de son église qui s’étaient réfugiés auprès d’eux. « Nous avons reconnu, leur dit-il, la fermeté de votre foi et la ferveur de votre dévotion, aux marques de bonté, d’humanité et d’honneur que vous avez manifestées envers notre vénérable frère, l’archevêque de Cantorbéry. Vous n’avez pas redouté les menaces d’un prince de la terre, ni succombé devant ses flatteries. Ce que vous avez fait pour lui, nous le regardons comme fait à notre personne. Nous vous prions donc d’agréer nos très-humbles remercîmens pour cet acte de charité, et nous ne cessons de rendre grâces au Seigneur de ce qu’il a répandu dans votre maison d’aussi abondantes bénédictions. Mais, comme Dieu regarde plutôt la fin des bonnes œuvres que le commencement, nous vous exhortons, nous vous supplions dans le Seigneur, par nos lettres apostoliques, de continuer à exercer la charité fraternelle, surtout envers l’archevêque de Cantorbéry, en allant au-devant de tous ses besoins, et en lui rendant les honneurs dus à son rang sans vous laisser effrayer par les menaces. Nous reconnaîtrons à ces marques que vous avancez toujours dans le chemin de la perfection. »

L’Église d’Angleterre conserva long-temps le