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de l’abbaye de pontigny.

tin testament, montrent l’idée permanente d’estime et de vénération qu’ils conservaient pour les frères. Mêler ses cendres à celles des saints de la terre, semblait à ces hommes de foi un gage assuré de l’immortalité glorieuse. Heureux si leur vie eût toujours répondu à d’aussi louables dispositions ! Ces mêmes seigneurs voulaient encore qu’au jour anniversaire de leur décès, on célébrât un service solennel ; et pour que l’allégresse régnât dans la communauté, ils suppliaient l’abbé d’affranchir, ce jour-là, la table des religieux de sa sévérité accoutumée. C’est cette pitance dont il est souvent parlé dans les donations des seigneurs. Ceux qui ne pouvaient se faire inhumer dans l’abbaye, voulaient au moins avoir une part aux prières des moines : c’est ce qu’on appelait fonder son obit. Il était rare que l’on mourût sans avoir soigneusement pourvu à cette dernière disposition.

Voyez pièces justificatives. Dans une bulle du 8 mai 1210, le pape Innocent III confirme les donations de Guillaume, archevêque de Bourges, de Pierre, évêque d’Arras, de nobles hommes Jean, vicomte de Ligny, Jean vicomte de Saint-Florentin, et Deimbert, baron de Seignelay. Deux ans après, le pape appuya aussi de son autorité l’accord que l’abbaye avait passé avec Gaucher de Joigny et Aalis, son épouse, touchant le bois de Saint-Étienne, le bois du Chasseur, celui de Franquil, celui de Valgomer et d’autres parties de la forêt d’Othe.

L’abbaye de Pontigny trouva de nouveau l’occasion d’exercer sa charité envers d’illustres proscrits. Étienne de Langhton, né en Angleterre, chanoine