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histoire.

zèle : les jeûnes, les abstinences, la psalmodie, le silence presque absolu le travail, remplissaient les journées des frères. Les restes du pain et du vin, distribués au réfectoire, étaient donnés aux pauvres pèlerins. On nourrissait tous les pauvres des environs. En carême, la charité plus abondante s’appliquait encore à soulager les familles indigentes.



GÉRARD.

Le zèle religieux des fidèles prend une direction nouvelle, en s’alliant aux passions belliqueuses qui poussent les générations armées contre l’Asie. Cet amour de la guerre et de la religion, qui aspire, par sa double énergie, à la conquête de la Terre-Sainte, fait naître les ordres militaires plus appropriés aux besoins de l’Europe chrétienne et croisée. C’est à Cîteaux que les chevaliers empruntent leur règle austère. T. i, p. 19. Le chapitre général, tenu en 1193, nomma Gérard avec l’abbé de Cîteaux et les trois autres premiers pères, pour composer ensemble une règle plus exacte que la première pour les chevaliers de Calatrava. P. 85 et suiv. Onze ordres de chevaliers suivaient la règle de Cîteaux : c’étaient l’ordre des Templiers, celui de Calatrava, d’Alcantara, d’Avis, de Montesa, de Christ, de Saint-Maurice et de Saint-Lazare, de Saint-Michel, de Montjoie, de Saint-Bernard et de Trugillo[1]. Gérard écrivit au pape Innocent III

  1. L’abbé de Morimond était supérieur immédiat de l’ordre de Calatrava, d’Alcantara, de Montesa, d’Avis et de Christ. Un arrêt du Conseil d’état, du 19 septembre 1681, le maintint dans le droit de prendre cette qualité.