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de l’abbaye de pontigny.

blia pas en mourant (1208) l’abbaye de Pontigny, dont il avait été prieur ; il lui légua sa vigne de Saint-Bris, le seul bien qui lui restât, ayant tout distribué aux pauvres. L’abbé, dit-il, pourra employer le revenu de cette vigne à faire une petite pitance pour le couvent, le jour de mon anniversaire.

Le bruit des vertus religieuses qui brillaient dans l’ordre de Cîteaux s’était répandu dans toute l’Europe. Bela, roi de Hongrie, écrivit à l’abbé de Pontigny pour le supplier d’envoyer une colonie de ses religieux dans ses états. T. i, p. 17. Garmont se rendit à sa demande, et fonda le monastère de Hégre. La vue de ces envoyés de Dieu excita parmi ces peuples un pieux désir de la vie monastique. La Hongrie réclama de nouveaux religieux à Pontigny, et fournit elle-même un grand nombre de novices. En Angleterre, le nombre des monastères de la filiation de Pontigny allait toujours croissant, soit qu’on envoyât de France des colonies de religieux, soit que les évêques du pays rangeassent sous la conduite de l’abbé de Pontigny les monastères de leur diocèse qui avaient besoin de réforme. Chaque année était signalée par de nouvelles conquêtes.

La haute naissance de l’abbé Garmont lui donnait beaucoup de crédit à la cour. Ses deux frères, Robert Clément et Giles Clément, furent successivement ministres d’état sous le règne de Philippe-Auguste. Henri Clément, maréchal de France, et Gaulthier Cornut, archevêque de Sens, étaient ses neveux. Le chapitre d’Auxerre avait jeté les yeux sur lui pour l’élever sur le siège épiscopal de cette ville mais les suffrages s’étant trouvés partagés, il fut