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de l’abbaye de pontigny.

T. ii, p. 326.

A tous ces bienfaits, Thibault ajouta une exemption de tributs pour les denrées de l’abbaye, lorsqu’elles passeraient sur ses terres. La charte datée de l’an 1149 est signée de Mathilde son épouse, de ses enfans Henri, Thibault et Étienne, de Radulfe son chapelain, de Rayère, vicomte de Saint-Florentin, de Seguin dit Chasse-Chien, de Robert, dit le Roi, d’Ansel-le-Sourd, de Guyard-le-Mangeur, prévôt de Saint-Florentin, et de plusieurs autres. Le roi Louis, dit la charte, était alors en pèlerinage à Jérusalem. L’immunité accordée par le comte Thibault était d’une grande importance, car le commerce et l’industrie rencontraient alors des entraves sur les rivières sur les cours d’eau, sur les routes, et jusque sur les sentiers domaniaux.

Henri, fils aîné de Thibault et son successeur, Henri II, son petit-fils, comblèrent aussi l’abbaye de bienfaits. Ce dernier allant prendre possession du royaume de Jérusalem, qui lui était échu du côté de sa femme Isabelle, donna dix livres de rente sur les foires de Troyes[1]P. 335., et permit aux moines de faire conduire deux cents muids de vin dans cette ville, sans payer de droits. La charte est de 1190. Marie, mère de ce prince, pleine de sollicitude pour ce cher fils, dont elle allait se séparer, pria les moines de célébrer chaque jour, pour lui une messe du Saint-Esprit, et de continuer après sa mort à offrir le saint sacrifice pour le repos de son âme.

  1. Ces foires sont celles de la Saint-Remi et de la Saint-Jean, qui duraient plusieurs jours et auxquelles on accourait de toute la Champagne et des provinces voisines. La comtesse Marie légua aussi dix livres sur ces mêmes foires.