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de l’abbaye de pontigny.

miers solitaires ? Les moines ne travaillent plus que dans l’enclos du monastère ils se partagent tour-à-tour les soins du jardin de la cuisine, du pain de l’infirmerie, de l’église et de toutes les nécessités domestiques de leur habitation. Le soin de copier des livres, les prières les chants de l’église, les lectures les méditations remplaçaient efficacement le travail des mains.

On compte douze établissemens fondés du temps de l’abbé Guichard, parmi lesquels on cite Cercamp, le Pin, l’Estrée, l’Étoile, Trisay, Saint-Martin-de-Viterbe et Notre-Dame de l’Isle de Rhé. Ainsi c’est encore cent quarante-quatre religieux qui sortirent successivement de Pontigny pour aller porter au loin la bonne odeur de Jésus-Christ. Ebro de Macoléon écrivit à l’abbé Guichard des lettres pleines de sentiment au sujet de la fondation du monastère de Notre-Dame de l’Isle de Rhé. Il promit tout ce qu’on pourrait désirer pour l’établissement des moines. « C’est le vœu général, dit-il, que vous fondiez ici une maison selon les statuts de votre ordre c’est pourquoi nous vous conjurons affectueusement de nous envoyer, le plus tôt possible des religieux qui puissent honorer notre pays et inspirer l’amour de la retraite et de la vertu ».

Le temps était déjà venu que la petite église, bâtie dès l’origine ne suffisait plus au nombre des moines et à la splendeur du monastère. Thibault le Grand, comte de Champagne, de Blois et de Chartre, père de la reine Adèle, épouse de Louis VII, dit le Jeune, se chargea d’en construire une autre plus appropriée à l’étal présent de l’abbaye et à la majesté