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de l’abbaye de pontigny.

Voyez pièces
justificatives.

à dessécher, à défricher, à bâtir, à planter, moins pour être plus à leur aise que pour soulager les pauvres, car ils vivaient dans une grande frugalité.

En 1159, l’abbé Guichard écrivit au pape Alexandre III, pour le supplier de prendre sous sa protection l’abbaye de Pontigny, dont les biens temporels commençaient à exciter l’envie des seigneurs voisins. Il le pria, en même temps d’employer son autorité pour arrêter la légèreté de certains moines qui ne pouvaient se fixer nulle part. Le pape lui répondit qu’il se faisait une joie d’accéder à toutes les demandes qui lui étaient adressées pour le bien de la religion, et que, se rendant à ses désirs, il prenait sous sa protection et sous celle de saint Pierre le monastère de Pontigny, en souhaitant que l’ordre qui y a été établi, fleurisse à perpétuité dans la crainte de Dieu et l’observance de la règle de saint Benoît.

Le pape approuve ensuite les possessions de l’abbaye ; il cite en particulier les granges dont il a déjà été parlé ; il défend à qui que ce soit d’exiger des dîmes des biens que les moines cultivent de leurs propres mains ou qu’ils font cultiver, ainsi que du bétail qu’ils nourrissent. Il termine en disant qu’aucun religieux ne se permette de sortir du monastère par légèreté ou sans en avoir auparavant obtenu la permission du prieur ou de l’abbé. Si cependant il quitte l’abbaye, il défend à toute autre maison religieuse de le recevoir, à moins qu’il ne soit muni de certificats en bonne forme. Dans le nombre de ceux qui accouraient à Pontigny pour se ranger sous la bannière des moines, il s’en trouvait dont la