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de l’abbaye de pontigny.

Nous voulons aussi, continue le pape, que personne ne réclame la dîme des champs que vous et toute votre communauté cultivez de vos propres mains, ni sur le bétail que vous nourrissez, ni sur tout autre travail que vous pourriez faire. Cette bulle est datée de Latran, le dix des calendes de janvier de l’année 1142. Les évêques voisins avaient prévenu l’intention du pape, en exemptant de la dîme les biens de l’abbaye. Henri, archevêque de Sens, cite en particulier les moissons, les légumes, les fruits, et en général tout ce que l’on confie au sein de la terre.

Cart. de Pont., t. ii, p. 55

En 1159, l’archevêque de Sens, cédant un droit d’usage dans la forêt d’Othe, dit : « Le vénérable Hugues, évêque d’Auxerre, Bernard, abbé de Clairvaux, et Guichard, abbé de Pontigny, personnages saints et pieux, nous ont prié d’accorder aux moines qui servent Dieu dans l’abbaye de Pontigny l’usage de nos bois dans la forêt d’Othe : ne pouvant rien refuser à des hommes d’une vie aussi sainte, et dans un but aussi louable, nous accédons à leur demande, car on ne remplit pas seulement le précepte de l’écriture en faisant du bien à ceux qui nous ont fait du mal, mais principalement en répandant des leur bienfaits sur ceux qui affligent chaque jour chair pour expier leurs propres fautes, et pour obtenir la conversion de leurs frères égarés. Enfin on doit venir au secours de ces hommes généreux qui font sans cesse à Dieu le sacrifice de tout eux-mêmes avec un cœur contrit et humilié ».

P. 254.

Le roi Louis-le-Gros, sous le règne duquel l’abbaye de Pontigny fut fondée, déclare qu’en se