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libres de toute affaire du siècle, qu’ils vivent avec piété, uniquement occupés à vaquer à la contemplation, nous nous faisons un devoir de satisfaire à toutes les justes demandes de notre cher fils en Jésus-Christ, l’abbé Guichard ; nous lui confirmons la possession de tous les biens qu’il possède selon les lois de l’Église, et en particulier l’usage dans toute la forêt d’Othe, droit qui lui a été accordé par Henri, archevêque de Sens, et par Atton, évêque de Troyes. » Ensuite le pape ajoute : « Afin que vous puissiez vous abandonner librement à l’esprit de Dieu, car cet esprit veut être libre, et satisfaire uniquement aux devoirs de la vie religieuse, qu’aucun évêque ou archevêque ne se permette de faire de la peine, soit à vous, soit à vos successeurs, à l’occasion de votre règle, ou pour tout autre motif injuste ; qu’aucun évêque ou abbé ne se permette également d’ouvrir, sans votre permission, l’entrée d’un monastère à un religieux qui aurait fait profession dans le vôtre, lors même que ce ne serait qu’un frère convers ».

Le pape, parlant ensuite de l’hospitalité que l’on exerçait dans l’abbaye, cite le bienheureux pape Grégoire, qui dit en établissant Augustin évêque d’Angleterre, que ceux qui vivaient en communauté faisaient déjà des portions d’aumônes pour les pauvres, logeaient les étrangers, et exerçaient d’autres œuvres de miséricorde ; car, ajoute-t-il, dans les établissemens religieux, tout le superflu doit être distribué en bonnes œuvres, selon ces paroles du divin Maître : Donnez votre superflu aux pauvres et vos péchés vous seront remis.