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histoire

tour et le presbytère ont été bâtis sur la fin du dix-septième siècle par M. Morel, curé de cette paroisse, dont la mémoire est demeurée en vénération parmi les habitans. Sa vie a été donnée au public, ainsi que celle de M. le curé de Percey, son collègue et son contemporain.

À cent pas de l’église, au nord-est, il existait autrefois un château dont il ne reste plus que l’enceinte de fossés. Une ferme de l’hôpital de Tonnerre qui en occupe la place, a pris le nom de château-d’en-bas.

Les habitans font remarquer différens endroits de la campagne où l’on trouve des fondations, tristes restes, sans doute, du passage des armées sur la grande route qui avoisine Villers-Vineux, ou le résultat de nos discordes civiles au quinzième siècle. On vient de trouver deux tombeaux en pierre sur un chemin appelé la rue Saint-Didier, non loin du camp de Flogny.

Villers-Vineux que son nom désigne comme un vignoble, est aujourd’hui presque entièrement employé à la culture des céréales.

La voie romaine de Sens à Alise passe au-dessous de Villers-Vineux, gagne Carisey[1], le dessus de

  1. Quarrisiacum, Quarrisyacum, Carrisiacum, Carisiacum, commune de cinq cents âmes, à une demi-lieue de Villers-Vineux. Labb. Bibl. mss. t. i, p. 577 et 578
    Cart. de Pont., t. iii, p. 85 et suiv.
    En 1036, l’évêque de Langre donna l’église de Carisey avec celle de Lignorelles à l’abbaye de Saint-Germain. Étiennette de Forterre (Fortis terræ) avait cette seigneurie en 1226. Ensuite vinrent Pierre et Drouhin de Lignorelles, ses fils, comme elle bienfaiteurs de l’abbaye de Pontigny. On trouve encore, comme seigneurs de ce lieu, Naudet de Noyers, dit Grilez, et Arambourg son épouse (1263) ; Bernard, dit Fouez,