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de l’abbaye de pontigny.

d’une léproserie en 1265 ; un prêtre, nommé Barthélémy, était alors chargé du gouvernement de cette maison. Elle était hors de la ville, au nord. Un autre établissement, appelé la Maladerie, en 1284, et nommé depuis la Maison-Dieu, était dans l’enceinte des murs. Pierre Fléhit, prêtre, était maître, c’est-à-dire économe et chapelain de cette maison, en 1350. L’écluse de Boy, au-dessus de Pontigny, et les prés qui l’environnent, dépendaient de la Maladerie de Ligny en 1284. Cet établissement s’est trouvé remplacé dans la suite des siècles par une maison de charité, qui jouit encore aujourd’hui de quinze à seize cents francs de rente.

Le château de Ligny, rebâti vers l’an 1400, formait une enceinte de murs flanqués de tourelles. Durant les guerres civiles du quinzième et du seizième siècle, les habitans, sans cesse aux prises avec l’ennemi avaient creusé des couloirs souterrains en tous sens sous cette ville. On montre encore deux puits et plusieurs caves où ces souterrains aboutissent. On y remarque des espèces de salles. On y a trouvé du charbon, des chenets, des lampes. Ces réduits obscurs, dans lesquels nos pères passaient quelquefois des semaines entières, avaient été ménagés par la prudence. Prenait-on un village ou un château de vive force ? l’incendie et le massacre des habitans formaient le trophée du vainqueur. Malheur à celui que les soldats rencontraient dans les rues ou sous le toit paternel. De pareils souterrains avaient aussi été pratiqués au château de Seignelav, pour servir de refuge aux habitans dans les crises politiques.

Le château de Ligny ne fut plus habité depuis