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de l’abbaye de pontigny.

lesquels on vit fleurir la piété avec la règle de Pontigny.

T. I, p. 13. Hugues de Macon fonda ainsi dix monastères où il mit des religieux et des abbés formés à son école. Ces filiations ou ces filles de Pontigny (car c’est ainsi qu’on les appelait) sont : Bouras, les Roches, Cadouin, Dalon, Fontaine-Jean, Jouy, Saint-Sulpice, Quincy, Loc-Dieu et Châlis. Ces pieuses colonies étant chacune de douze personnes, c’est cent vingt religieux qui sortirent de Pontigny dans l’espace de vingt-deux ans, non compris un pareil nombre qui demeurait dans l’abbaye. Tous ces moines étant venus des environs, comme il est à croire, on peut juger du mouvement religieux que cette maison avait déjà imprimé dans toute la contrée.

Les nouveaux monastères demeuraient soumis à l’abbé de Pontigny, qui les dirigeait. Partout on voyait unité de régime, de statuts, de discipline ; partout on se proposait d’avancer dans la perfection chrétienne. Par là l’unité de l’ordre se maintenait intact.

Que la Providence est admirable ! Lorsque le peuple semble enseveli dans l’ignorance et asservi par l’esclavage, de saintes milices composées d’hommes animés d’un dévouement surhumain, s’organisent comme d’elles-mêmes et vont consacrer leurs travaux, leurs veilles, leur vie toute entière à l’édification et à l’instruction du peuple. La France se couvre de maisons religieuses dont les pieux habitans ont reçu du ciel la douce mission de répandre autour d’eux les consolations de l’espérance et les dons de la charité. Elles se présentent pour