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peut entrer en parallèle avec celles de Pontigny. Il accorda des reliques de saint Edme à la duchesse d’Angoulême. Ce fut après bien des refus que M. de Boulogne, évêque de Troyes, en obtint pour la chapelle de son séminaire. Pontigny faisait alors partie de l’évêché de Troyes. De grandes églises demandèrent les orgues, les grilles, les autels, et éprouvèrent des refus humilians.

En 1825, M. Cabias, desservant de Pontigny, crut devoir substituer une nouvelle châsse à l’ancienne, qui était de bois doré, fermée à la tête par un grillage à travers lequel on pouvait considérer la sainte relique. Il descendit donc cette châsse, sans avoir assez consulté l’archevêque de Sens, qui l’en blâma fortement. Il déposa le corps de saint Edme dans une chapelle ornée de tentures, où il resta six mois. La nouvelle châsse, plus légère et plus découverte, est fermée de grands carreaux en verre, et est, par là même, exposée aux spoliations et à la profanation. La cérémonie de cette translation se fit humblement, en présence des prêtres des environs et des fidèles de la paroisse. Quel rapprochement avec ces translations solennelles auxquelles les rois, les princes, les évêques accouraient avec un pieux empressement. Que les temps sont changés ! Le corps du Saint fut trouvé couché dans sa chasse, revêtu de ses ornemens pontificaux, depuis la mitre jusqu’aux brodequins. On répara la mitre qui se détachait en lambeaux, et on changea le linceul qui touchait le corps. Le bras de saint Edme, détaché du temps de saint Louis, est déposé dans une armoire pratiquée dans le mur d’une chapelle.