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de l’abbaye de pontigny.

que l’esprit de saint Étienne vivait encore dans Pontigny. Le reste se jeta dans le siècle, et la religion eut à gémir sur les écarts de plusieurs d’entre eux. L’abbé Depaguy se retira à Saint-Florentin, où il occupa les loisirs de sa retraite à transcrire et à mettre en ordre, dans trois volumes in-folio, les titres les chartes des divers établissemens de cette ville, et sauva ainsi de l’oubli et de la destruction des pièces du plus haut intérêt pour l’histoire de Saint-Florentin. Durant le peu de temps qu’il gouverna l’abbaye de Pontigny, il avait transcrit de sa propre main tous les titres de son abbaye, comme on l’a vu ailleurs. Ce savant et laborieux abbé mourut à Saint-Florentin en 1810, plein de jours et de tristesse après avoir vu enlever les dernières pierres dé son abbaye.

Lorsqu’en 1793 l’abbaye fut vendue, l’église profanée, le corps de saint Edme, par une protection spéciale de la Providence, resta dans sa châsse, et aucun des hommes de la révolution n’osa y porter ses mains sacrilèges. Malgré le refroidissement de la foi, les peuples voisins conservent toujours de la vénération pour les reliques du saint archevêque de Cantorbéry. C’est le plus précieux trésor de la paroisse et comme la sauve-garde de la belle église dans laquelle elles reposent.

Jusqu’en 1821, l’église de Pontigny eut pour curé M. François-Nicolas Robert, ancien moine de l’abbaye, intrépide défenseur des biens de son église. Il refusa constamment les stalles au chapitre de Troyes, qui les demandait pour remplacer celles de Clairvaux qu’il possédait déjà, et dont le travail ne