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histoire.

Dieu continuant à donner sa bénédiction à cet ordre un saint prêtre du diocèse d’Auxerre, nommé Ansius ou Hildebert, conçut le désir d’être le fondateur d’une maison de ce nouvel institut : il se transporta à Cîteaux et communiqua son dessein à saint Étienne. Le saint abbé ayant connu que c’était la volonté de Dieu, vint avec lui voir la terre qu’il voulait consacrer à cette bonne œuvre. C’était une plaine fertile et fort agréable, à quatre lieues d’Auxerre, et arrosée par le Serain. Cette plaine se nommait Pontigny. C’était aussi le nom de la métairie qui se trouvait dans la terre de Hildebert, que celui-ci possédait en franc alleu. Déjà un pieux hermite, nommé Étienne, y avait bâti une cellule dans laquelle il avait passé ses jours.

Saint Étienne, content de la terre et de sa, position, se rendit à Auxerre pour avoir consentement de l’évêque et du comte qui en était le principal seigneur. Humbault, alors évêque d’Auxerre, les reçut avec joie et les encouragea dans leur pieuse entreprise, ainsi que Guillaume III, comte d’Auxerre, de Nevers et de Tonnerre. Le chapitre donna aussi son consentement. Les choses étant ainsi réglées, saint Étienne revint à Cîteaux et choisit douze religieux parmi les vingt et un que saint Robert avait amenés de Molesme, et les trente que saint Bernard avait convertis et amenés à Cîteaux : il leur donna pour abbé Hugues de Maçon, qu’il venait d’admettre à la profession religieuse, et, après leur avoir donné sa bénédiction, il les envoya où la Providence semblait les appeler.