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de l’abbaye de pontigny.

malgré les brefs et les arrêts ; la soif de dominer avait fait oublier ce noble et antique zèle de la maison de Dieu qui plaçait les abbés et les moines si haut dans l’estime des peuples et des rois !

Le 25 avril 1785, le conseil-d’État rendit un arrêt qui mettait fin aux contestations et ordonnait de rédiger de nouvelles constitutions. Par ce moyen, l’Ordre allait reprendre son lustre avec la paix et la tranquillité, si les malheurs de la révolution ne fussent venus sept ans après. La nouvelle constitution ayant peu contribué au bien de la religion, à cause de sa courte durée, j’en rapporterai peu de chose.

Le bref d’Alexandre VII, y est-il dit, P. 195sera exécuté en ce qui concerne le chant et la psalmodie, les heures du lever, du coucher, et tous les exercices réguliers de la journée. Le chapitre général s’assemblera tous les trois ans à Cîteaux, et sera composé de tous les abbés de l’Ordre. C’est en lui que repose la suprême autorité. Toutes les plaintes ou réclamations seront écoutées. Il pourra se faire rendre compte de l’état de l’administration de chaque monastère. Il est fait défense d’acheter, de vendre, de démolir ni de reconstruire, sans avoir été préalablement approuvé du chapitre général. L’année qui suivra ce chapitre, il y en aura un autre intermédiaire, dont les décisions seront rapportées au chapitre général suivant.

L’abbé de Cîteaux présidera le chapitre-général ; il sera qualifié seul de chef, supérieur général et père de l’Ordre. Il pourra, dans l’intervalle des chapitres généraux et intermédiaires, exercer tout le pouvoir du chapitre général. Lui seul peut bénir les abbés