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n’y a plus qu’à descendre. Réforme, sévérité de la règle, tout va tomber devant l’incapacité de l’abbé qui suit ; il ne sait ni se maintenir, ni lutter contre la décadence. La haute mission de l’abbaye est achevée.


NICOLAS CHANLATTE.

P. 55.Il venait d’être déposé de la priorature de la Noe pour sa mauvaise administration, lorsque le crédit de ses amis, son caractère doux et la crainte d’un joug nouveau, jointe à l’espoir que sa disgrâce l’aurait corrigé, le firent élire le 4 août 1764. Il était de Paris, bachelier de la faculté de cette ville, et religieux de Pontigny.

Ce n’était pas un homme comme l’abbé Chanlatte qui pouvait établir une économie sévère dans l’emploi des fonds de l’abbaye ; il hâta, au contraire, la déconsidération de cette maison par ses prodigalités, par sa facilité à se laisser maîtriser par ceux qui approchaient de sa personne, enfin par une incapacité reconnue trop tard. Au lieu d’employer les ressources que son prédécesseur lui avait laissées à la liquidation des dettes de son abbaye, il les dissipa pour satisfaire son luxe. Prodigue sans être généreux, donnant sans choix et sans mesure ; trop faible pour refuser, sans ordre, sans prévoyance, il fut en proie à la cupidité de ceux qui avaient l’impudeur de lui demander. Toute sa vie il fut accablé de dettes et d’inquiétudes. Quelques-unes de ses