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de l’abbaye de pontigny.

à la prospérité de son abbaye. Il ne négligea aucun sacrifice pour l’embellissement de la maison du Seigneur. Les artistes admirent la beauté de ses travaux, la plupart encore bien conservés ; ils les considèrent comme de petits chefs-d’œuvre pour la délicatesse de l’ouvrage et la légèreté des ornemens. Cet abbé mourut à Châlis le dernier jour d’avril 1708, à l’âge de cinquante-deux ans.


JOSEPH CARRON.

P. 51.il naquit dans un petit village, près saint Rambert, dans le Bugey, et entra, encore jeune, dans l’abbaye de Saint-Sulpice. Son naturel très-vif lui attira des mortifications. Un jour qu’on l’avait humilié plus qu’à l’ordinaire, il quitta l’abbaye et vint sa présenter à Pontigny. L’abbé, qui entrevit dans ce jeune religieux de grandes dispositions pour le bien, le retint près de lui, le fit passer par toutes les charges de la maison. Il renouvela ses vœux de stabilité étant célérier, et après la mort de l’abbé, les moines, qui avaient été témoins de ses vertus et de son zèle pour l’administration, l’élurent pour leur abbé, sans qu’il s’y attendit. La grâce opéra en lui un changement admirable il devint aussi doux et aussi modéré qu’il avait été vif et emporté. Jusqu’à sa mort, les religieux trouvèrent en lui un père tendre qui se trouvait heureux de pouvoir les exciter au bien par ses conseils et par ses exemples.

Il avait sculpté de ses propres mains, étant cé-