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l’ordre du Cîteaux en général, voilà ce qui amena la réforme.

En 1615, quelques abbés français demandèrent la réforme à grands cris. Ils étaient appuyés du cardinal de la Rochefoucault et de tous les gens de bien. L’abbé de Cîteaux et les quatre premiers pères n’eurent d’autre parti à prendre que de se mettre à la tête de l’entreprise, s’ils ne voulaient pas s’exposer à la honte de rester seuls dans le relâchement.

Il s’éleva d’abord de grandes difficultés ceux qui demandaient la réforme, voulaient tout ramener à l’ancienne sévérité, rétablir surtout l’abstinence de la viande. L’abbé général et les pères croyaient devoir accorder quelque tempérament à l’influence des siècles et au changement de mœurs de peur que les religieux ne vinssent à briser un joug devenu trop pesant. Enfin, après cinquante ans de contestations sur le plus ou le moins d’austérités, tout fut pacifié par un bref d’Alexandre VII, en 1666. Il fut permis à la plupart des communautés de refuser l’abstinence de la viande ; c’est ce qu’on appela la commune observance. Les autres se soumirent à l’abstinence, et se nommèrent les réformés. Parmi ces derniers, la Trappe et Sept-Fonts embrassèrent, en 1665, l’observance primitive dans toute sa rigueur. L’abbaye de Pontigny resta de la commune observance.

P. 48.Jacques de la Varande pouvait seul soutenir l’abbaye dans ces circonstances difficiles. Il fut élu huit mois après la mort de l’abbé Martel. Son affabilité, son zèle pour procurer la gloire de Dieu, lui gagna la pluralité des suffrages. Il était de Nor-