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de l’abbaye de pontigny.

le Fort, sur la paroisse de Notre-Dame-la-D’hors. Hélène mit en même temps la réforme dans son monastère, en donnant, la première, l’exemple de la plus étroite observance. Elle mourut en 1660, à soixante-cinq ans.

En 1659, le chapitre de Cîteaux trouvant les revenus de l’abbaye des Îles trop modiques, avait supprimé cette maison et avait donné ses biens à l’abbaye de Pontigny. Les religieuses devaient être placées dans d’autres maisons. Celles-ci réclamèrent aussitôt contre cette décision, et, appuyées de l’évêque d’Auxerre, elles parvinrent à se maintenir dans leur établissement[1].

  1. Hist. ms. de l’ég.d’Aux.,, t. IV.L’abbaye des lies, Insulæ, fut fondée par Guillaume de Seignelay, en 1219, à une petite lieue d’Auxerre, dans une terre appelée la Celle, Viol.,ms.donnée par Gérard Baleine, chanoine de Notre-Dame de la Cité. Courtép., t. vii, p. 684.Il y mit des chanoinesses qu’il avait fait venir de Saint-Antoine-des-Champs, près Paris, et les soumit à l’ordre de Cîteaux, que la renommée publiait de toutes parts comme un modèle de la perfection religieuse.
    Dix ans après, en 1229, Guy comte d’Auxerre, de Nevers et de Tonnerre, et la comtesse Mathilde, son épouse, voyant s’accroitre le nombre des sœurs, leur bâtirent une maison plus spacieuse, sur la droite de l’Yonne, entre le Petit-Monéteau et Auxerre, sur un ancien chemin, Cart. de la pit. de St-Germ., ms. feuillet 132, an. 1300.juxtà viam publicam per quam itur ab Autissiodoro apud Insulæ. C’était une ancienne voie communiquant autrefois d’Autun à Sens. Le comte et son épouse donnèrent quatre îles qu’ils avaient en cet endroit, ce qui fit appeler ce monastère Notre-Dame-des-Isles, car il était sous l’invocation de Notre-Dame.
    Les seigneurs de Seignelay furent les principaux bienfaiteurs de cette maison, dont ils faisaient remonter la fondation à un de leurs ancêtres. Les comtes d’Auxerre, de Joigny, les seigneurs de Maligny de Saint-Bris lui firent aussi différentes donations. Les noms de ces hommes de bien conservés d’âge en âge, sont restés attachés à ceux des pieuses cénobites dont ils avaient protégé les