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histoire

nom, mort en 1521, mais non l’héritier de ses vertus. Après avoir gouverné l’abbaye de Pontigny pendant vingt et un an, contre toutes les lois de l’Église et de sa conscience, il la permuta en 1546, avec le cardinal du Bellay, pour l’abbaye de Cormery et celle de Barbeaux, l’une de bénédictins dans le diocèse de Tours, et l’autre de Cîteaux dans le diocèse de Sens. Pierre de Laffin avait déjà donné l’exemple de la commende, en conservant l’abbaye de la Bénissons-Dieu, quoiqu’il fût abbé de Pontigny.

Les profusions de Jacques de Jaucourt l’obligèrent d’aliéner beaucoup de biens, surtout la plus grande partie de Villers-la-Grange. T. ii, p. 342 et 343.En 1527, il fit hommage de la terre de Vergigny à Louis, comte de Tonnerre, baron et seigneur de Saint-Agnan et de Celle en Berry ; il est qualifié dans le procès-verbal de noble et scientifique personne. Il était licencié en droit. Onze ans après, il rendit foi et hommage, comme homme vivant et mourant, à la comtesse de Tonnerre pour la même seigneurie.

De son temps, les hérétiques commencèrent à troubler l’Église, en attaquant particulièrement les religieux. L’abbaye de Pontigny ne fut point à l’abri de leurs insultes. Vers l’an 1528, Jean de la Baulme, comte de Montrevel, seigneur de Ligny-le-Châtel, et fauteur de l’hérésie de Calvin, entra à main armée dans l’abbaye, y exerça mille vexations, Cart. de Pont., t. i, p. 38. et courut ensuite à Sens, où il présenta au bailli un procès-verbal, conçu à peu près ainsi : « Qu’en vertu d’une commission, qu’il avait reçue en l’absence du comte de Guise, gouverneur de