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de l’abbaye de pontigny.

avaient apprécié ses vertus, lorsqu’il était parmi eux, l’élurent ensuite pour leur abbé. Les commencemens de son administration furent louables ; mais bientôt, se confiant trop en ses lumières, il géra malles affaires, engagea les biens de l’abbaye, et lui fit un tort irréparable. On remarque cependant qu’il acheta deux arpens de prés pour le prix de quatorze livres et quatorze sous pour les vins. Sa mort arriva en 1517 ; il fut enterré dans le chapitre.


LOUIS DE FERRIÈRE.

Idem. p. 36.Louis de Ferrière, homme savant, pieux et prudent, devint précieux pour l’abbaye dans les circonstances où elle se trouvait. Il était frère du seigneur de Maligny, qui confirma, à sa demande, toutes les possessions de l’abbaye dans l’enclave de la terre de Maligny.

Il découvrit, en 1519, une fourberie des plus noires, exécutée sous son prédécesseur. Un habitant de Ligny-le-Châtel, nommé Edme Brissonnet, corrompit un notaire, appelé Gervais Maréchal ; il lui fit faire de faux baux pour plusieurs terres, et y appliqua de vieux sceaux qu’il avait volés. Le crime fut découvert. Gervais fut condamné à avoir le poing coupé, au bannissement, et à la confiscation de ses biens. Brissonnet obtint des lettres de rémission ou d’exemption de ses peines. L’abbé de Pontigny les fit annuler comme subreptices. Enfin, il se laissa fléchir ; il accepta, en compensation des