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de l’abbaye de pontigny.

Dieu, de la filiation de Cîteaux, et l’autre était religieux de Pontigny ; ce dernier avait réuni une partie des suffrages,,et prétendait aussi à l’abbaye. C’était comme le prélude des maux que le génie du mal allait faire au monastère. Pour éviter le scandale, le Pape et le chapitre général, tenu en 1474, confirmèrent la demande de Jean d’Auxerre. Il abandonnait ses prétentions, pourvu qu’on lui remît, pendant sa vie seulement, vingt livres tournois de rente, la jouissance de trois arpens de vigne, et une chambre à l’abbaye, pour y demeurer s’il le voulait.

Pierre de Laffin signala son entrée dans l’abbaye par la reconstruction du logis abbatial, qu’il transporta dans la cour du palais des comtes de Champagne, c’est-à-dire l’entrée, vers l’angle que forment la route et la rivière. Il était auparavant à l’orient du côté de la chapelle de saint Thomas l’Apôtre. Ces travaux-épuisèrent toutes ses ressources. Il engagea même plusieurs biens par baux emphytéotiques. On en compte quatorze de son, temps. Il engagea aussi trois calices d’argent pour, trente livres tournois, qui furent rendus trois ans après. Il fit mettre ses armes partout à côté de celles de l’abbaye[1].

  1. Les armes de l’abbaye de Pontigny étaient d’azur au pont d’argent de trois arches, surmonté d’un arbre de Sinople, au haut duquel était un nid d’argent, le tout accompagné de deux fleurs de lys d’or, une et une (une en pointe et une en chef). On dit que l’origine de ces armes vient d’un arbre qui se trouvait anciennement sur le pont, et sur lequel les oiseaux faisaient leurs nids.
    Les abbés ont pris quelquefois pour armes une Notre-Dame