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de l’abbaye de pontigny.

le monastère, on l’admettait parmi les novices, et on envoyait, près de lui, un des anciens de la maison, qui l’interrogeait soigneusement sur les motifs qui le portaient à entrer dans un monastère : si c’était Dieu qu’il cherchait véritablement. Alors il lui exposait tout ce que la règle avait de gênant pour la volonté propre ; il lui rappelait l’obéissance, les humiliations, les travaux de la pénitence, par où les moines s’efforçaient de se rendre agréables à Dieu. Si le postulant se déclarait prêt à embrasser tout ce que commandait la règle de la maison, on l’éprouvait encore pendant deux mois, au bout desquels on lui faisait la lecture du règlement ; ensuite on lui disait : Voici la loi sous laquelle vous demandez à vivre. Si vous croyez pouvoir l’observer, avec la grâce de Dieu, entrez ; si, au contraire, vous pensez qu’elle passe vos forces, vous êtes libre de vous retirer. Le novice faisait encore six mois d’épreuves, après quoi on lui lisait de nouveau la règle de la maison ; s’il demeurait ferme dans sa vocation, on le recevait au nombre des frères.

La réception avait lieu dans la chapelle du couvent. Le novice, en présence de toute la communauté, faisait vœu de stabilité et d’obéissance, prenant Dieu et ses saints pour témoins de ses promesses. Il déclarait aussi qu’il allait mener une vie plus parfaite que jamais : ensuite, il écrivait son engagement de sa propre main, y consignant le nom de l’abbé, et invoquant les saints dont les reliques étaient présentes. S’il ne savait pas écrire, il priait un frère d’écrire pour lui, ajoutant seulement une croix ; ensuite il posait cet écrit sur l’autel, en di-