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histoire

de la cathédrale portèrent solennellement son corps jusqu’à la porte Saint-Siméon, où ils le remirent entre les mains des moines, qui le conduisirent, en chantant des psaumes, jusqu’à Pontigny.

Jusqu’ici les rapports des Souverains Pontifes avec l’abbaye, l’intérêt que lui portaient les seigneurs des environs soutenait l’attention du lecteur comme de l’historien. À peine maintenant si l’on trouve quelque souvenir qui puisse recommander chaque abbé à l’oublieuse mémoire des hommes. Ces abbés pleins de vertus et de sainteté, qui présidèrent au développement de l’abbaye et qui remplissaient leur siècle, sont couchés dans la tombe. Leurs successeurs n’ont laissé ni livres, ni historiens une chronique du monastère reste seule, brève et souvent sans couleur. Quelques chartes, renfermant des échanges ou des acquisitions de biens, donnent tout au plus l’époque où vivaient les abbés. Les chartes des bienfaiteurs sont des siècles précédens. On est donc plus soutenu dans le récit des événemens qui ont marqué l’existence de l’abbaye de Pontigny, que par l’espoir pieux de sauver de l’oubli ce qui reste d’une institution célèbre, qui fut chère à l’Église, et dont les ruines mêmes ont péri.

Voici quelques usages qui avaient lieu à Pontigny et qui faisaient partie de la règle de Cîteaux ; ils aideront à apprécier les hommes dont nous parcourons l’histoire. Pour éprouver la vocation de celui qui se présentait pour être reçu au nombre des frères, on lui refusait l’entrée de la maison pendant quatre à cinq jours, Nomasticon Cisterc. p. 50durant lesquels il demeurait dans l’appartement des hôtes. S’il persistait à être reçu dans