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sance de ce don, les religieux doivent chanter et célébrer, chaque jour de l’année, deux messes, l’une à notes, et l’autre basse, pour le salut de l’âme de messire Amé, et pour celui de ses parens et de ses amis.


JEAN DE LA PAIX.

Ls auteurs de la Gaule chrétienne placent avant lui un abbé du nom de Jean de Flogny, qui fut ensuite abbé de Cîteaux.

L’abbaye de Pontigny est toujours gouvernée par des hommes recommandables par leurs talens et leurs vertus. Jean de la Paix passait pour un grand orateur, et un des plus habiles théologiens de son temps. Le Pape, qui connaissait sa réputation, le fit venir au concile de Pise, en 1401, pour soutenir les intérêts de l’Église.

Lebœuf, Mém., t. ii, pr., p. 311.Il était réservé à un abbé de Pontigny de faire abolir la fête des fous, qui se célébrait à Auxerre, par des danses, des déguisemens, des orgies, qui avaient lieu jusqu’au pied des autels, fête que l’ignorance et la superstition avait créée. L’abbé, dans un discours plein de véhémence, qu’il prononça dans le chapitre de la cathédrale d’Auxerre, prouva que jamais Dieu ni l’Église n’avaient approuvé une fête aussi scandaleuse, que sa solennisation était en opposition à tous les canons, qu’il était de l’honneur du chapitre de ne pas la tolérer plus long-temps, même qu’elle n’aurait jamais dû l’être ; il conclut