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politiques ; mais la détresse où elle se trouva réduite les années suivantes, fait juger des épreuves qu’elle eut à subir. T. ii, p. 72. En 1366, Étienne d’Irancy et Humbert de Sarmage, T. iii, p. 247.procureurs du prieur, jurèrent, sur les saints Évangiles, qu’il leur était impossible d’acquitter la décime imposée par le pape, en sorte que Pierre Aymon, évêque d’Auxerre, chargé de cette collecte, déclara que, prenant en considération la pauvreté de l’abbaye, il lui faisait grâce, pour l’amour de Dieu, du premier paiement qui devait échoir au 1er mars 1366. L’année suivante, l’évêque d’Auxerre fut encore obligé de leur faire une pareille grâce.

P. 238.La même année, Nicolas, se trouvant au chapitre général qui se tenait à Dijon à cause de la guerre, obtint la permission de faire des baux à loyer pour neuf ans et au-delà. On lui permit également de donner à bail emphytéotique perpétuel les terres inutiles ou stériles (c’est l’expression de la charte). L’abbé prit cette mesure pour ranimer la confiance des cultivateurs. Les gens de guerre avaient pillé les fermes et enlevé le bétail ; les vignes n’étaient pas cultivées faute d’ouvriers ; la plupart des terres étaient en friche. L’abbaye n’avait plus les moyens de suppléer au pillage successif des divers partis qui déchiraient le sein de la France, T. ii, p. 133.en sorte que la plupart des fermes demeuraient désertes. Dans ces temps de désolation générale, toutes les fermes isolées étaient fermées de murs garnis de meurtrières, pour repousser les attaques des détachemens qui couraient la campagne. Dans ces rencontres, si on se trouvait en nombre, on repoussait la force par