Page:Henry - Histoire de l'abbaye de Pontigny.pdf/161

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
151
de l’abbaye de pontigny.

meubles pendant la vacance du siège. Ainsi, à la mort d’un abbé, les agens du comte de Tonnerre arrivaient tumultuairement, s’emparaient de l’abbaye, posaient les scellés, et prenaient la régie des biens. Cette vexation exécutée officiellement et de sang-froid au mépris des religieux, était en opposition à tous les réglemens de l’ordre.

En 1340, Guillaume prêta serment de fidélité à l’évêque d’Auxerre, en qualité d’abbé de Pontigny. La cérémonie eut lieu dans la cathédrale, près du grand autel. Il s’excusa d’abord de donner son serment par écrit, parce qu’il ne savait pas écrire comme on insistait sur cette nécessité, il fit écrire son serment par un clerc, et le lut ainsi en latin : « Je promets, frère Guillaume, abbé de Pontigny, de l’ordre de Cîteaux, de conserver toujours envers vous, vénérable évêque ; envers vos successeurs, établis selon les canons, et envers le saint-siège d’Auxerre, la soumission, la révérence et l’obéissance que prescrivent les Pères de l’Église et la règle de saint Benoît, sauf les privilèges de notre ordre. »[1] Le livre des obits met sa mort au 1er. octobre, sans indiquer l’année.

  1. Ego Guillelmus, abbas Pontiniacencis, Cisterciencis ordinis, subjectionem, reverentiam, obedientiam a sanctis patribus institutam, secundum regulam sancti Benedicti, tibi Domine, pater episcope, tuisque successoribus canonicè substituendis et sanctæ sedi Autissiodorensi, salvo ordine nostro, perpetuò me exhibiturum promitto.