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effet, deux ans après, à pareil jour, le même évêque d’Auxerre, accompagné de l’évêque d’Orléans et de deux évêques anglais, celui de Norwich et celui de Chichester, le déposa dans une châsse, couverte d’or, qu’il plaça derrière le grand autel, sur quatre colonnes de cuivre. La reine Blanche et Marguerite de Provence, présentes à cette seconde translation, firent de riches présens, parmi lesquels était une main d’or, garnie de pierres précieuses, pour placer le bras de saint Edme, que l’on avait détaché du corps à la jointure du coude. Le roi d’Angleterre, la reine, sa femme, et le comte Richard, avaient aussi adressé de riches présens à l’abbaye de Pontigny, à l’occasion de la première ouverture du tombeau. On ne doit pas s’étonner après cela, que cette abbaye, honorée des marques de confiance des papes et des rois, se soit élevée si haut dans l’esprit et dans le respect des peuples.

On commença dès-lors à rendre de grands honneurs aux reliques de saint Edme. Henri III, roi d’Angleterre, donna, en 1252, vingt marcs sterling de rente pour entretenir quatre cierges allumés, le jour et la nuit, autour de la relique du saint. Les guerres de l’Angleterre avec la France suspendirent pour un temps cette donation, mais la charité des religieux y suppléa. Richard II, roi d’Angleterre, envoya, en 1396, la somme accoutumée, et voulut que les quatre cierges fussent allumés comme auparavant. Cette fondation dura jusqu’en 1532, époque à laquelle l’Église perdit ses monastères en Angleterre. Nos rois, successeurs de saint Louis, sont venus plusieurs fois déposer leurs vœux et leurs of-