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de l’abbaye de pontigny.

Robert de Meun, évêque du Puy, chassé de son siège et de son église par des seigneurs qui s’étaient érigés en souverains, se réfugia aussi à Pontigny, en 1217, et y demeura trois ans.

Pierre, évêque d’Arras, vint visiter les religieux en 1202 et demeura quelque temps parmi eux.

T. iii, p. 417. Dans le chapitre-général[1] tenu en 1205, l’abbé Jean fut repris sévèrement pour avoir introduit des femmes dans l’intérieur du monastère pour entendre un sermon dans le chapitre, et pour assister à une procession dans le cloître. De ce nombre étaient la reine Adèle et d’autres dames de qualité. Pour être introduites, elles avaient allégué une permission du pape, et une autre de l’abbé de Cîteaux. Le chapitre-général dit hautement que ni le pape ni l’abbé de Cîteaux, n’avaient jamais accordé de semblables permissions. Comme on allait déposer l’abbé pour punir une faute qui retombait sur l’ordre entier, les évêques réclamèrent en sa faveur : il fut seulement interdit jusqu’à Pâques, et condamné à six jours de pénitence. Il devait en faire trois à Cîteaux et trois à Pontigny, et jeûner au pain et à l’eau alternativement pendant trois de ces six jours. On le blâma aussi d’avoir paré l’église d’une manière trop élégante. On voulait que la pauvreté dont les religieux avaient fait vœu, parût jusque dans le sanc-

  1. L’annaliste de Cîteaux dit que c’est saint Étienne, abbé de Cîteaux, qui institua les chapitres-généraux ; que les assemblées d’abbés, qui se tinrent quelquefois avant sous le règne de celui de Louis le Débonnaire, etc.,étaient des espèces de synodes extraordinaires. et non des chapitres réguliers.