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. DE HENRI lV. 231* que la severité de laquelle il a esté usé en mon endroict fust argu— ` ment plus que sutlisant pour excuser et justillier une resolution toute _ contraire à cela, neantmoins comme celle que j’ay prinse de honorer ' le_Sainct-Siege a pour fondement la crainte de Dieu et llexecution de — ses commandemensjje cederay bien plustost de mon interest privé que de varier d’un—seul point, de ce sainct propos, esperant que Sa ` Beatitude aura par sa prudence,. justice et bonté, tel èsgard, a la lin, à _ ma perseverance et sincerite, que mes malveillans, quelque impudens qu’ils soyent, auront mesme honte de me priver plus longuement de sa paternelle benediction ; vous asseurant, mon Cousin, que vous ne I A - ‘ ' me pouves rendre preuve metlleure, et qu1 me Soit plus agreable, de l’a.[l’ection et loyaulté que vous m’avés oH’erte par vos dictes lettres, que de me servir en ceste occasion auprés de Sa dicte Saincteté, vers laquelle je fais estat d’envoyer bien tost, pour cest etlect, le s' du Perron 2, nommé à l’evescbé d'Evreux, comme celuy des conseils et 2 Jacques Davy du Perron, fils de Ju- nombreux succès dans la controverse, et lien Davy et d’Ursine le Cointe, était né en toutes les conversions qu’il entraîna ainsi, _ 1566,-à Saint-Lô, ou son père, selon les lui valurent la plus grande réputation _ uns médecin, suivant d'autres ministre, de talent et d'éloquence. Henri IV, qui _ mais certainement protestant, l`éleva dans s`était servi de lui, l’année précédente, la religion réformée. Du Perron abjura et à son abjuration, crut ne pouvoir choi- . entra dans les ordres, lorsque le célèbre sir personne de plus. capable pour l’é- poete Desportes le fit connaîtreàHenri III, pineuse négociation _de son absolution en qui commença sa fortune en le nommant cour de Home. Lorsqu’il y arriva, en ` son théologien. Après la mort de ce prince qualité d’ambassadeur, l’all’aire était très`- il s’attacha au jeune cardinal de Bourbon, avancée par l’habileté de d'Ossat. L’ayant à qui il plut, suivant deThou, par sa com- heureusement terminée, il fit avec celui- A plaisance, ses Batteries, son esprit railleur ci, au nom du Roi, Yabjuration publique, et surtout son elfronterie sans bornes.Voici ‘ et futsolennellementabsous. Nommé avant les ro res aroles de l’historien : nln fa- son dé art, comme on le voit ici, à l°é- P P P P mxha cardinalis Borbonii perruperat, as- vêché d°Évreux, il fut sacré à Rome par ' sentatione, blanditiis, dicacitate, et quod le cardinal de Joyeuse en 1596. Il eut`, le plurimum in aula potest, ferrea frontis au- li mai 1600, à Fontainebleau, en pré- dacîa, vacuum ejus animum occupaverat. » sence de toute la cour, une célèbre confé- Joseph Scaliger appelait du Perron le char- rence avec du Plessis-Mornay.ClémentVllI latan de la cour. Quoi u'il en soit, son le créa cardinal en iôoli. Il assista au con- . . q esprit plem d`éclat et de souplesse, ses clave pour l°élection de Paul V. A la mort